Trop souvent, pour l’exalter ou le diminuer, on a voulu faire du documentaire un témoin de son temps pour l’opposer à la fiction, source d’évasion. Pourtant, un cas d’école reste dans les années 30, le film de Joris Ivens Komsomol, le chant des héros
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où le Hollandais volant filmait la construction du socialisme au fin fond de l’Oural parmi les chantiers et les hauts-fourneaux et célébrait les efforts des pionniers, ce qui lui valut pour Moscou d’être un des meilleurs films de l’année. Ces travailleurs, koulaks et autres « adversaires » du régime étaient en réalité, on le sait aujourd’hui, des camps de travail voulus par Staline, qui s’apparentaient aux goulags. À ce faux témoignage, qui masquait la réalité politique et policière de l’époque, s’opposait, à la fin de la même décennie, le Ninotchka hollywoodien de Lubitsch où Greta Garbo, agent soviétique, débarquait sur le quai de la gare de l’Est et déclarait péremptoirement, en référence aux procès de Moscou « Il y aura moins de Russes mais ils seront meilleurs » (réplique due à Wilder ?). La vérité était bien cette fois, comme souvent, du côté de la fiction.
xtian 07/04/16 20:24
https://www.youtube.com/watch?v=BVYIUI018qc