
Simon Njami a d’abord été suisse, né à Lausanne de parents camerounais, avant d’être un adolescent parisien ayant suivi sa mère psychiatre à Paris avec ses frères et sœurs. C’est là qu’il se découvre noir, dans le regard de l’autre. Il veut d’abord être avocat pour défendre son père, Simon Bolivar Njami-Nwandi, prêtre protestant, essayiste et homme politique emprisonné en 1976 et 1977 pour «délit d’opinion» au Cameroun. Mais tout s’arrange avec la chute de la dictature. Simon senior devient député, puis secrétaire d’Etat dans les années 90 sous la présidence de Paul Biya. Simon junior, entre-temps, laisse tomber son groupe de rock et les disques de Santana pour aller vers l’écriture. A 23 ans, il publie un vrai-faux polar sur les Noirs de Paris, en forme d’hommage à Chester Himes et Boris Vian. Suivent plusieurs romans, ainsi qu’un essai sur James Baldwin, cosigné avec le grand auteur noir américain.