
Le 21 novembre 1831 éclate sur la colline de la Croix-Rousse, au nord de Lyon, la révolte des Canuts.
La révolte des canuts se propage dans tous les quartiers ouvriers de la métropole de Lyon .
Les insurgés prennent pour emblème le drapeau noir et la devise : « Vivre en travaillant ou mourir en combattant ».
Cette révolte intervient un an après l'accession au trône de Louis-Philippe dont l'accession au trône ressemble en de nombreux points à la conquête du pouvoir de Emmanuel Macron.
La révolte des canuts est un des premiers mouvements de la classe ouvrière.
À cette époque, le textile était la principale industrie française et la fabrique lyonnaise de soierie faisait vivre la moitié des habitants de la deuxième ville du royaume avec plus de 30 000 métiers à tisser, ainsi que d’autres ouvriers aux alentours de Lyon.
Les canuts, dont le nom vient du mot canette(ou bobine), sont des artisans qui tissent la soie à domicile sur leur propre métier à bras.
Ils travaillent pour le compte des soyeux (les patrons négociants) qui leur fournissent la matière première et récupèrent le produit fini.
Les Canuts étaient des maîtres-ouvriers et la métropole en comptait environ 6000 qui travaillaient chez eux au sein de la famille, avec des compagnons qu’ils logeaient et nourrissaient (environ 30 000 compagnons).
En temps de vaches maigres, les canuts employaient surtout des femmes, moins bien salariées, et des apprentis ou garçons de course, qu’on appelle à Lyon des "brasse-roquets".
Face aux Canuts, s'opposent des négociants que l’on appelle à Lyon "soyeux" : ils avancent le capital en se procurant la matière première et se contentent de passer des ordres aux canuts. #amazon
Le revenu des Canuts et des compagnons est maigre : 18 sous environ pour quinze heures de travail par jour qui ne permettent qu'une vie de misère.
Du fait de métiers à tisser beaucoup plus productifs qu'auparavant, comme le métier Jacquard, et en dépit d'une demande soutenue, ce revenu est deux fois moindre que sous le Premier Empire
#revolutionnumerique
Certains soyeux refusent d'appliquer le tarif minimum en prétextant comme de coutume de la concurrence internationale et des contraintes du marché. #bfm #tf1 FRANCEINTER
Les canuts, en colère, se mettent en grève.
Le 21novembre 1831, au cœur de la Croix-Rousse, ils font face à la garde nationale.
Des coups de feu claquent. La révolte gronde.
Deux jours plus tard, les canuts descendent de leur colline, drapeau noir en tête, et occupent le centre de Lyon après quelques combats avec les forces de l'ordre. On compte une centaine de morts. Maîtres de la deuxième ville de France mais ne sachant que faire de leur victoire, les canuts et la garde nationale, qui s'est finalement ralliée à eux, constituent un comité insurrectionnel pour se donner le temps de réfléchir. Ils s'abstiennent soigneusement de tout pillage.
Voilà le roi Louis-Philippe 1er confronté à sa première révolte sociale à peine plus d'un an après son accession au pouvoir. Le Président du Conseil Casimir Perier, par-dessus tout soucieux d'ordre, envoie 20 000 soldats sous les ordres du maréchal Soult aux portes de Lyon.
Ils attendent patiemment que les insurgés se lassent.
Enfin, le 5 décembre 1831, les troupes peuvent entrer dans la ville sans effusion de sang.
La garde nationale est désarmée et dissoute, le tarif minimum abrogé et le préfet, jugé trop conciliant, révoqué.
Une dizaine de canuts seulement sont traduits en justice... et bientôt acquittés.
L'histoire est un éternel recommencement ?