
La notion de peur joue un rôle prépondérant dans la constitution de la société chez Hobbes. En effet, c’est la peur – considérée comme une des passions fondamentales – qui justifie le passage de l’état de nature à la société civile, par l’instauration d’un souverain. Pour garantir leur sécurité, l’ensemble des habitants transfère leur droit de se gouverner soi-même à un souverain, lequel à pour mission première d’assurer la paix et la sécurité de chacun. La peur joue donc un rôle absolument déterminant mais aussi positif. En outre, c’est notamment par la peur des sanctions que le souverain peut maintenir le peuple dans l’obéissance. La peur n’est donc pas une passion qui a été utile à un moment donné et qui peut être purement et simplement supprimée une fois que l’État a été constitué.
« Moi et la peur nous sommes jumeaux », écrit Hobbes tout à la fin de sa vie dans son Autobiographie en vers.
Peur, révérence, terreur : relire #hobbes aujourd’hui
En pleine crise du coronavirus, l'auteur du Léviathan a encore quelque chose à nous dire sur la peur.
Léviathan, sous-titré Traité de la matière, de la forme et du pouvoir d’une république ecclésiastique et civile, est un ouvrage du philosophe anglais Thomas Hobbes dont la radicalité est saisissante : partant d’une #anthropologie (conception de l’homme) pessimiste, faisant de l’homme un ennemi pour les autres hommes, il conclut la nécessité d’un Etat fort, le Léviathan, lequel sera chargé d’assurer la sécurité des membres en échange de leur obéissance, formant ainsi un pacte social et politique. Il inaugure la grande tradition philosophique du #contractualisme.