
Ce slogan royaliste, scandé au moment où le Président reçoit une gifle à Tain-l’Hermitage, est un cri de ralliement médiéval, déjà utilisé par les armées de la dynastie capétienne.
«Montjoie ! Saint-Denis ! A bas la macronie», c’est en lançant ce cri, un slogan royaliste, qu’un homme s’en est pris au président de la République en le giflant, ce mardi midi à Tain-l’Hermitage, près de Valence (Drôme).
Ce n’est pas la première fois qu’un homme politique est agressé par un homme criant ce slogan. En avril 2018, déjà, le député de La France insoumise Eric Cocquerel avait été entarté par un militant de l’Action française qui lui avait lancé les mêmes mots. Une action alors revendiquée sur Twitter par le groupuscule royaliste d’extrême droite qui reprochait à l’élu d’avoir «organisé la profanation de la basilique Saint-Denis» (en réalité l’occupation de l’édifice par un collectif de sans-papiers) et avait accompagné son tweet d’un hashtag reprenant ce qui est un cri de guerre hérité de l’époque médiévale.
«Montjoie ! Saint-Denis !» est un cri de ralliement qui était utilisé par les armées royales françaises. Son origine remonterait aux rois de la dynastie capétienne mais il n’y a pas de consensus historique sur la date de son apparition. Il aurait pu être utilisé lors de la bataille de Bouvines entre les troupes de Philippe II Auguste et celles de l’empereur du Saint-Empire romain germanique, Otton IV, en 1214. «Montjoie» désigne, entre autres, à l’époque la bannière derrière laquelle se rassemble l’ost – l’armée médiévale – lorsqu’il marche à la bataille ainsi. Saint-Denis est le saint patron des rois de France et fait également référence à une oriflamme du même nom, une bannière de couleur rouge parsemée de flammes d’or, derrière laquelle se rassemblaient les chevaliers français. Ce cri de guerre reste en vigueur jusqu’au XVIe siècle.
Plus tard l’expression a été popularisée par le film les Visiteurs (1993) dans lequel Godefroy de Montmirail, interprété par Jean Reno, fait sien le cri de guerre avec son célèbre «Montjoie ! Saint-Denis, que trépasse si je faiblis !»