
Le procès de l’assassinat du "père de la révolution" burkinabè, Thomas Sankara, s’ouvre lundi, 34 ans après les faits. Quatorze personnes, dont l’ancien président Blaise Compaoré, doivent être jugées pour "attentat à la sûreté de l'État", "complicité d'assassinats" et "complicité de recel de cadavres".
Blaise Compaoré absent
Qui a tué Thomas Sankara et douze de ses compagnons ? Ce crime était-il prémédité et, si oui, qui a donné l’ordre ? Qui était complice ? Les cinq membres de la cour du tribunal militaire de Ouagadougou (deux magistrats professionnels et trois assesseurs militaires) devront se prononcer sur ces questions au terme d’un procès de « trois à quatre mois », selon des sources judiciaires. Quatorze militaires ont été mis en accusation. Le plus célèbre d’entre eux, l’ex-président Blaise Compaoré, au pouvoir de 1987 à 2014, est accusé d’attentat à la sûreté de l’État, de complicité d’assassinat et de recel de cadavre. Exilé en Côte d'Ivoire et protégé par sa nationalité ivoirienne récemment acquise, il a choisi de ne pas comparaître devant la justice. Ses avocats, Mes Abdoul Ouedraogo et Pierre-Olivier Sur, dénoncent un « procès politique » et invoquent l’immunité que lui confère son statut d’ancien chef d’État. Et puis, minimise un de ses proches, « Blaise Compaoré n’est plus une menace pour personne, il est fatigué ».