Dans sa "Critique de la raison nègre", essai paru en 2013 et qui fait référence dans le monde, Achille Mbembe nous permet de comprendre la construction historique du « nègre » et de la «race», une invention européenne, étroitement liée à l’essor du capitalisme.
La confusion entre «race» et «Nègre» constitue le socle sur lequel s’est bâtie la modernité, à la fois en tant que projet de connaissance et de gouvernement à partir du 15ieme siècle avec le commerce transatlantique, jusqu'au néolibéralisme, mû à chaque fois par la même pulsion : transformer l’Homme en objet et assurer une maîtrise illimitée sur l’ensemble du vivant.
Hier le "nègre" était cet homme-objet, ponctionnable et corvéable à volonté.
Aujourd'hui se dessine le devenir d’un homme-machine, d’un homme codé et prévisible, d'un homme-augmenté.
Ce nouvel homme, sans et de toutes les couleurs, doit répondre au double souci de se reproduire, de jouir des biens de ce monde, tout en s’adaptant sans cesse, aux injonctions et à la violence de la société dessinée par les mêmes qui hier encore esclavagisaient, pillaient, exploitaient, violaient, reléguaient.
C'est ce devenir qu'Achille Mbembe nomme «l'universalisation tendancielle de la condition nègre».
🏷L'excellent Tambou Kouamouo illustre ce nouvel homme dans cet édito.
https://youtu.be/FAK1JOtojNQ
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